タッシリナジェールをラクダに乗って3日間 A chameau dans le Tassili N Ajjers


この地域のトゥアレグ族を知るには、ずっと昔から物々交換しながら砂漠をゆくキャラバンと一緒にラクダに乗るのが最適である。我々の日常生活そのものの、携帯電話やノートパソコンなどを残して、ジャネットからたった30分歩けぱ、「無」の世界に着く・・北西に位置するエハラジの登りは滝のように岩石が続き、ラクダの後ろについて歩かなくてはならない。少しずつ景色は奇妙な形の巨大な岩石に変わりそれを金色の砂丘の波が柔らかく取り囲んでいる。そこでラクダの高いこぶの上に登るとこの眺めはもっと強烈である。ラクダの上で快い風と眺めを楽みながら、まぶしい砂漠の中に音もなく静かに入り、あちこちの砂岩が人の顔のように見えて思わず瞬きをする。
Un autre moyen de découvrir les touaregs de cette région est de partir avec eux à chameau et revivre le temps des caravanes qui traversaient le désert pour trocker les marchandises … Laissant téléphones portables et tout ce qui encombre notre vie matérielle, on se retrouve après 30 minutes de marche au beau milieu de nulle part… l’ascension d’Ehalagi, au nord-ouest de Djanet, se fait à pied derrière les chameaux, dans une cascade de cailloux… Petit à petit, le paysage se transforme en rochers immenses aux formes étranges que vient adoucir une vague de dune blonde. Le spectacle est encore plus saisissant une fois qu’on est monté sur la bosse. Profitant du bon vent et d’une vue haut perchée, on se faufile en silence dans le désert éblouissant, clignant des yeux à chaque rocher en croyant apercevoir un visage sculpté dans le grès. A midi, on décharge les bagages à l’ombre d’un rocher. Le chamelier emmène les chameaux brouter dans l’oued, le cuisinier prépare une salade avec les bons légumes frais de l’oasis…on mange, on boit le thé, on se repose jusqu’à ce que les ombres s’agrandissent…
La marche continue de 15h au coucher du soleil, direction Tekat n Tenerin… un chaos de roches noires, un oued sablonneux, et le plateau du Tassili qui rougeoie a l’horizon et nous remplit de son mystère…qu’il est emouvant alors de le regarder et d’imaginer la savane où cohabitaient les girafes et les peuples pasteurs il y a des millions d’années… Nous campons autour du feu dans la fraîcheur du soir. La marmite mijote un râgout de légumes et de mouton, le thé frémit pour un premier service et sous les braises, le pain « togella » cuit dans son four de sable chaud. .. « Tout est bien », comme on dit ici.


旅の二日目には、キャラバンは世界の終焉のような景色に入り込む。岩の迷路に深く深く入り込み、だんだんと時間の感覚を失ってしまう。我々はイナラマスという、水や風の侵食によって象の肌のように皺を刻んだ先史時代の岩の真ん中に立つ。この瞬間に、自らを原始の穴居人として想像を巡らすことも難しくない。巨大な砂岩の上までは簡単に登れそこでパノラマを眺める。永遠に広がる砂漠を見て、我々はなんて小さいものだろうと思い知らされる・・
昼食後、岩の間の細長い曲がりくねった道をしばらく進めば、タッシリのラクダ使いのたまり場であるタスタレットの広い土地に夕方には着く。果てしない地平線、砂の上に打ち込まれたような黒い岩の群、季節によっては豊かな草地にもなるタスタレット。まだ暖かい炭やラクダ用の縄などが残っている洞窟の中でごく自然にお茶の休憩となる。岩には、山羊の水袋、タイヤでできた水袋、お茶の道具が入っている大袋などがのんびりとぶらさがっている。それはラクダ使いたちが砂漠の旅に備えて置いた物である。砂漠は誰のものでもないから、誰でもそこでくつろげる。
Le 2e jour, la meharée reprend dans un décor apocalyptique. On entre dans un vrai labyrinthe de pierres, et plus on s’enfonce plus on perd la notion du temps. Nous sommes a Inaramas, au beau milieu de roches préhistoriques que l’érosion du vent et de l’eau a ridées comme une peau de pachyderme. A cet instant, il n’est pas difficile de s’imaginer en homme des cavernes… On fait l’escalade de ces masses de grès pour surplomber le paysage, et on se sent encore plus petit devant l’immensité du désert…
Puis, après les longs couloirs de pierres, on arrive dans l’après-midi sur les grandes étendues de Tasutaret, repère favori des chameliers du Tassili qui viennent amener paître leurs chameaux. L’horizon à perte de vue, du sable couvert de déflagrations de rocs noirs, et de bons pâturages pendant la saison… La pause thé se fait dans une grotte, où on voit encore les restes de braises, quelques bouts de cordes pour entraver les chameaux. Sur le flanc d’un rocher, pendent nonchalamment des outres en peau de chèvre, une “chambriair” (outre en pneu), un baluchon avec le matériel à thé que les chameliers ont laissé là pour leur prochain passage…Le désert n’appartient à personne, et tout le monde s’y sent chez soi.
Avant le coucher du soleil, nous vagabondons à notre gré autour du campement tout en cherchant du bois mort pour le soir. Le repas est comme d’habitude frugal et tellement bon, peut-être parce qu’on a faim, et peut-être parce qu’on apprend à se satisfaire de l’essentiel: du pain ou des macaronis, un peu de viande, du thé, le crépitement du feu, la parole qui passe d’abord par un regard ou un sourire avant de s’ouvrir.


日が沈む前には、キャンプの周りを散歩しながら、夜のための薪を探す。夕食はいつもシンプルで美味しい。それは我々がとてもおなかが空いているせいなのか、簡単なものに満足することを学び初めているせいかもしれない・・炭で焼くパンやマカロニ、刻んだ肉、お茶、焚き火のパチパチいう音、言葉少なに眼差しや微笑を交わすだけで心が通じる。
寝袋の中で震える暁。砂漠の夜は寒いが、何万の星空の下の夢はとても優しい!起きて、熱いお茶を作りながら焚火のそばにしゃがむ。昨晩のトゲラのパンとジャム、温かいパウダーミルクとお茶3杯でおなかは一杯。
出発し、アサスの蛇行した道をゆっくり歩く。その奥に、ゲルタという雨水の溜まる岩の窪地がある。ゲルタは雨が降った時期によって、量も色も変わり、時には茶色っぽい水(水底の砂に混じった水)、時には青い水になる。そこでは、ラクダに水を飲ませ、水袋やブリキ缶を満杯にする。そこは飲料水を優先するゲルタで、泳ぐのは禁止されている。水を汲んで岩の裏の日陰でたっぷりリフレッシュしてから、新鮮な気分で昼食の休憩を楽しむ。
サハラの恵まれた水を味わってから、アルモアーズという香りのいいハーブの溢れたウエッドに辿り着く。ここでは砂漠は我々の足の下に緑の絨毯を茂らせている。ラクダに乗って、ウエッドに沿ってゆっくりと進む、心楽しい散歩を一時間ほどすると、巨大な砂丘にぶつかる。そこでラクダから下りて、皆さんはひざまで砂に埋まって登り、頂上で豪華な砂漠の景色を発見する。
巨人の黒い尖塔岩が空に聳え、ティハラミウェンの広大な砂漠に日がゆっくり沈むころ、遠く鮮やかな草の絨毯に横たわるモン・ブラン山の完璧な円錐が現れてくる。岩の足元で我々は最後の野外キャンプの夜を過ごす。夕暮れ、どこかの遊牧キャンプに山羊と一緒に帰る羊飼娘の呼び声や、牧草地に連れて行く足かせをはめられたラクダの低いうなり声が聞こえ、その後は完全な静けさ・・
L’aube vient nous faire frissonner dans nos sacs de couchage. Les nuits dans le désert sont fraîches mais les rêves sous les milliers d’étoiles sont si doux ! On se lève pour s’accroupir près du feu où bout déjà le premier thé…petit déjeuner très consistant avec les restes de la togalla tartinée de confiture et un bon verre de lait en poudre “Lahda”. Nous déambulons toute la matinée en traînant les chameaux dans les méandres d’Assassu. Là, au creux des rochers, repose une guelta, un bassin d’eau claire (ou trouble selon les saisons) rempli des dernières pluies, où les chameaux s’abreuvent tandis que nous remplissons les outres et les jerricans. A défaut de pouvoir s’y tremper, cette guelta étant reservée à l’abreuvement, c’est un bonheur de pouvoir s’asperger derrière un rocher avant de picniquer.
Rassassiés et desalterés de cette eau bénie du Sahara, nous reprenons la marche jusqu’à trouver un oued parsemé d’armoise dont l’odeur nous enchante. Le désert semble renaître sous nos pas avec des touffes de vert par-ci par-là. Sur les chameaux, c’est une promenade idéale sans aucun obstacle à flaner le long de l’oued avant d’arriver au pied d’une dune immense. Bêtes et hommes s’enfoncent dans le sable jusqu’aux mollets, pour découvrir au sommet une vue magnifique. Le soleil se couche sur le grand désert de Tiharamiwen d’où surgissent des pitons géants aux formes extraordinaires, là-bas on croit même apercevoir le cône parfait du Mont Blanc qui repose sur un tapis d’herbes fraîches…
Dernière nuit à la belle étoile, au pied d’un grand rocher. Au crépuscule, on entend les cris d’une bergère qui ramène son troupeau de chèvres vers un campement nomade, quelques blatèrements grognons de chameaux qui sont entravés et menés au pâturage, puis le silence.


翌日は午前中は急がずに、お茶を飲みながら、砂丘にくっきりと見える草を食む黒と白の山羊の姿を見る。我々のラクダ使いは朝早くラクダ達を探しに行っているので、ゆっくりと彼の帰りを待っている。実は、足かせがはめられたラクダは隣に草地があっても、夜にかけて一番好きなところまで何キロも歩くのは珍しくない。それでラクダ使いはラクダの足跡を追って探さなければならない・・多数のラクダの足跡がいっぱいの砂の上には、その他に砂漠に生きているジャッカル、フェネックギツネ、ガゼル(小型のカモシカ)、ウサギ、白ねずみやムフロンという野生の山羊の足跡などもあり、そこから自分のラクダの足跡を見つけることは信じられないほど優れた知恵がいる。その知恵によって、遊牧民は砂に書いてあるものを本のように読み、各足跡の古さや形によって検討し、そこを通った動物に限らず人間も見つけることが出来る!
そしてラクダ使いは難なくラクダを見つけ、我々は岩の隘路にゴーゴーと吹く砂風のせいで幻のように朦朧とした砂漠の海の中をジャネットに向かって錨を上げる。ティスラスの高地に至る何千のラクダの足跡に踏み固められたうねうねした道を通って、小さい我々のキャラバンはお昼ごろジャネットの門に到着する。我々の眼の前に広がるジャネットのクスールと豊かな椰子の菜園を眺めて言葉もなく目が眩み感嘆する。そして、砂漠を横断したキャラバンの人々のように究極の満足感と共に、「タッシリの真珠」ジャネットのオアシスの慰めに満ちた木陰へゆっくりと降りていく。
Matin à s’attarder autour du thé et regarder à loisir le troupeau de chèvres dont les taches noires et blanches viennent délicatement habiller le dos des dunes. Le chamelier est allé chercher les chameaux et nous attendons patiemment son retour. Malgré leurs pattes de devant entravées et l’abondance de pâturages, les chameaux peuvent parcourir plusieurs kilomètres pendant la nuit à la recherche d’un endroit qu’ils préfèrent…le chamelier doit suivre leurs empreintes pour les retrouver, ce qui peut paraître incroyable quand on voit les centaines de traces qui parsèment les alentours, sans compter les pas des chacals, fennecs, gazelles, lapins, souris ou moufflons…Mais les nomades savent lire dans le sable comme dans un livre, et repèrent chaque trace selon sa forme et son ancienneté pour pister un animal ou même un homme !
Les chameaux ramenés au campement, nous levons l’ancre sur Djanet dans un vent de sable qui s’engouffre en sifflant à travers les couloirs de pierres et rend le paysage encore plus irréel. Notre petite caravane arrive aux portes de l’oasis aux abords de midi par de longs sentiers sinueux scellés de milliers d’empreintes de chameaux qui mènent sur les hauteurs de Tisras. Là, devant nos yeux éblouis, Djanet étale ses ksours et sa palmeraie luxuriante … en silence, nous amorçons la descente avec la satisfaction du caravanier qui a traversé le désert et va poser bagage à l’ombre réconfortante d’une oasis qu’on nomme joliment « la perle du Tassili ».

写真・文: Alissa Descotes-Toyosaki
